Le Figaro:
Fabrice Amedeo
The French public sector company has won a victory over Deutsche Bahn as it confirms an order for 35 new TGV trains.
SNCF is facing up to its competitors by taking a firm stance. With less than six months left until liberalisation of international passenger transport, the executive board of the public company gave its approval on Friday 10 July for transformation of the Eurostar consortium into a European company. Now, Eurostar will no longer be a combination of French, British and Belgian railway companies, where every decision was taken unanimously, but instead one company where 55% of the capital resides with SNCF, 40% with London and Continental Railways (LCR) and 5% with the SNCB. With this development, SNCF is literally taking control of Eurostar. That bodes well for preparations for competition in passenger transport. But it is also a victory over Deutsche Bahn. The German rail operator wanted to take advantage of the change of status between the capital components of the company by buying up the portion of the British railway company.
Now, Eurostar will be the armed wing of the SNCF to attack its competitors. As of 13 December next, international routes between Brussels-Paris-Marseille may be offered by SNCF's competitors. In return, the public sector company SNCF will be able to propose international routes through its European neighbors. Internal discussions, are of the view that Eurostar could do so.
This announcement concludes a period of internal-examination in SNCF at the prospect of seeing foreign competitors in its own backyard. Since September, when it took a capital stake in the Italian high speed train operator Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV), SNCF's only feat of arms in preparation for the opening up to competition is to establish an autonomous directorate for stations under the direct hierarchical responsibility of its President. This formula has attracted the anger of its future competitors who feel that the conditions for equitable access for all operators to stations in France are not being met.
Freight in a state of bankruptcy
The Board of Directors of SNCF last Friday also endorsed a call for tenders for 35 new TGV train sets. This 1.2 billion Euro contract will allow SNCF to have new trains that will be able to operate from 2015 in Germany, Italy and the Benelux countries.
The firm order is nonetheless accompanied by an optional extra 65 TGV sets, which could bring the final order to 100 trains.
Alstom, Bombardier and Siemens are still awaiting bids for the sale of the century. SNCF has talked about 300 train sets to replace its current TGV fleet, which entered service in early 1980 and is at the end of its life. But the economic crisis has overtaken everything. It ended the rising turnover in the high speed passenger rail sector. And it has plunged the freight sector especially into a bankruptcy situation without precedent. With SNCF freight losing at least 600 million Euros this year, the public sector company can hardly maintain the huge tender it promised for summer 2009.
French original:
La SNCF prend le contrôle d'Eurostar pour conquérir l'Europe
Le Figaro:
Fabrice Amedeo
L'entreprise publique remporte une victoire face à la Deutsche Bahn. Elle confirme une commande de 35 nouvelles rames TGV.
La SNCF attend ses concurrents de pied ferme. À moins de six mois de la libéralisation du transport international de passagers, le conseil d'administration de l'entreprise publique a donné vendredi son aval à la transformation du consortium Eurostar en société européenne. Dorénavant, Eurostar ne sera plus une association des chemins de fer français, britanniques et belges où toute décision se prend à l'unanimité, mais une société dont 55 % du capital revient à la SNCF, 40 % à London and Continental Railway (LCR) et 5 % à la SNCB. Grâce à cette évolution, la SNCF prend littéralement le contrôle d'Eurostar. C'est de bon augure pour préparer la compétition sur le transport de voyageurs. Mais c'est aussi une victoire face à la Deutsche Bahn. L'opérateur a voulu profiter du changement de statut pour s'inviter dans le capital de l'entreprise en rachetant la part des chemins de fer britanniques.
Dorénavant, Eurostar sera le bras armé de la SNCF pour attaquer ses concurrents européens. À partir du 13 décembre prochain, des trajets internationaux comme un Bruxelles-Paris-Marseille pourront en effet être proposés par des concurrents de la SNCF. En retour, l'entreprise publique pourra proposer des trajets internationaux chez ses voisins européens. En interne, il se dit qu'Eurostar pourrait le faire.
Cette annonce met un terme à une période de repli sur soi de la SNCF face à la perspective de voir arriver des concurrents dans son pré carré. Depuis septembre et l'entrée au capital de la société italienne de trains à grande vitesse Nuovo Trasporto Viaggiatori (NTV), le seul fait d'armes de la SNCF pour préparer l'ouverture à la concurrence est en effet d'avoir créé une direction des gares autonomes… sous la responsabilité hiérarchique de son président. Cette formule lui a attiré l'ire de ses futurs concurrents qui estiment que les conditions d'un accès équitable de tous les opérateurs aux gares françaises ne sont pas réunies.
Le fret en situation de faillite
Le conseil d'administration de la SNCF a également validé vendredi le lancement d'un appel d'offres pour 35 nouvelles rames TGV à un niveau. Ce contrat de 1,2 milliard d'euros va permettre à la SNCF de se doter de nouvelles rames, qu'elle fera rouler en 2015 en Allemagne, en Italie et au Benelux.
La commande ferme est néanmoins assortie d'un volet optionnel de 65 TGV qui pourrait porter la commande finale à 100 rames.
Alstom, Bombardier et Siemens attendaient l'appel d'offres du siècle. La SNCF parlait de 300 rames pour remplacer ses TGV actuels, entrés en service au début des années 1980 et en fin de vie. Mais la crise économique est passée par là. Elle a mis fin à la hausse du chiffre d'affaires sur le segment de la grande vitesse. Et elle a surtout plongé le fret dans une situation de faillite sans précédent. Avec un transport de marchandises qui va perdre au moins 600 millions d'euros cette année, l'entreprise publique pouvait difficilement maintenir son gigantesque appel d'offres promis pour l'été 2009.